Publié le 12/12/2020 à 06:25 | Mis à jour le 12/12/2020 à 06:25


Sur le campus de Sciences Po Poitiers, les 276 étudiants de 1re et 2e année ont, eux aussi, du mal à se faire à une vie d’étudiant qui n’en est plus vraiment une.
Au sein du pôle santé, trois psychologues consultent les mercredis, jeudis et vendredis, en présentiel ou en distanciel. « Certains étudiants sont repartis dans leurs familles, ce qui ne les prémunit pas forcément contre les problèmes de santé mentale, explique le Dr Olivier Tarragano, directeur du pôle santé sur l’ensemble des campus Sciences Po. D’une façon générale, ils connaissent à la fois une baisse de moral, une humeur dépressive, une tristesse, un fort sentiment d’abandon et une lassitude. »
1.150 consultations contre 750 l’an passé
Le psychiatre ajoute : « Quand de septembre à novembre 2019, nous voyions 750 patients, en 2020 sur la même période nous sommes déjà à 1.150 étudiants venus au moins une fois consulter. » L’ensemble des campus Sciences Po du territoire représente 14.000 étudiants.
Pascale Leclercq, directrice du campus de Poitiers, note « qu’avec la bibliothèque, le pôle santé est le seul endroit ouvert durant ce deuxième confinement. Les étudiants peuvent obtenir un rendez-vous dans les 48 heures ». Une consultation de 40 minutes pour parler de son mal-être et des difficultés rencontrées. « Les étudiants de Sciences Po sont loin de chez eux. Il y a une sélection et une volonté farouche quand on intègre ce cursus. Il n’est pas simple d’être privé de vie associative et collective. Les étudiants n’y étaient pas préparés. » Le Dr Olivier Tarragano ajoute : « Ils passent, en moyenne, 20 heures de cours derrière leur ordinateur chaque semaine, auxquels s’ajoutent le travail personnel et les loisirs. Tous sont au bord de l’écœurement. Pour bien étudier, il faut être bien dans son corps, dans son cœur et dans sa tête. »
Des séances virtuelles de yoga et relaxation sont également en ligne, dans le cadre des ateliers bien-être. Pour que la vie étudiante chahutée puisse trouver un exutoire. Pour les étudiants en difficulté financière, c’est le pôle social qui prend le relais. Quatre étudiants sur dix bénéficient d’une aide sociale.