
Vincent BUCHE
Journaliste, rédaction de Poitiers
À l’occasion de la rentrée du campus poitevin de Sciences Po Paris, l’école et le rectorat ont concrétisé l’extension des conventions éducation prioritaire.
Depuis vingt ans, Poitiers abrite l’un des campus de province d’Institut d’études politiques de Paris, plus connu sous le nom de Sciences Po, spécialisé dans les études euro-latino-américaines. 255 étudiants, dont 110 en première année, y ont effectué leur rentrée ce jeudi. Parmi ces nouveaux étudiants, treize sont issus de lycées ayant signé avec la grande école une convention éducation prioritaire.
Une ouverture supplémentaire vers les études supérieures
Jusqu’à cette année, un seul lycée de l’académie, le lycée Édouard-Branly de Châtellerault, bénéficiait d’un tel dispositif, constitué de deux ou trois heures spécifiques de formation supplémentaire assurée par des professeurs du lycée et de l’assistance de Sciences Po.
Désormais, trois autres lycées sont entrés dans le dispositif et ont à leur tour signé une telle convention avec la rectrice d’académie, Bénédicte Robert, et la présidente de la Fondation nationale des Sciences politiques, Laurence Bertrand-Dorléac : Jean-Moulin à Thouars, Joseph-Desfontaines à Melle et Marguerite-de-Valois à Angoulême.
En seize ans, seize élèves d’Édouard-Branly ont été reçus au prestigieux examen de Sciences Po Paris. Cela peut paraître peu. « Je trouve que c’est beaucoup », proteste Philippe Palisse, proviseur de l’établissement, qui rappelle que, sans ce dispositif, le chiffre des admissions aurait été voisin de zéro. « C’est une grande victoire », surenchérit son collègue angoumoisin, Marc Perrier, qui faisait déjà fonctionner avec succès de tels ateliers avant même qu’intervienne une convention. Les chefs d’établissements soulignent que ce dispositif offre une opportunité chaque année à une poignée de leurs élèves, souvent issus de milieux moins favorisés, d’aller au bout de leurs ambitions. Quelques-uns intègrent Sciences Po et finissent diplomates, hauts fonctionnaires, DRH ou journalistes. Les autres se dirigent souvent vers d’autres formations prestigieuses : IEP de provinces, classes préparatoires…
Une trajectoire qui ne peut que ravir la rectrice qui, jeudi encore, a rappelé le paradoxe de l’académie qui, en dépit d’excellents scores au baccalauréat, est une de celles où les jeunes se dirigent le moins vers des formations supérieures.