DIRECT. « C’est aux politiques de changer » : revivez l’échange entre Yaël Braun-Pivet et nos lecteurs à Poitiers. Entretien avec Jeanne Dhalluin et Loic Basquez, étudiants de 2A à Sciences Po, campus de Poitiers

Article de Grégoire Cornet publié dans la Nouvelle République le 28 mars 2025.

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet était dans nos locaux, à Poitiers, vendredi 28 mars 2025, pour échanger avec six de nos lecteurs. Droit des femmes, crise politique… de nombreux sujets d’actualité ont été abordés. lire la suite…

Échange avec Dmytro Kuleba

Dmytro Kuleba, ex-ministre des Affaires étrangères en Ukraine de 2020 à 2024,
a rejoint l’École des Affaires internationales de Sciences Po en qualité de professeur associé depuis décembre 2024.

Il partagera Jeudi 20 mars 2025 a 15h15 avec les étudiants de Sciences Po, Campus de Poitiers son
expérience en tant que chef de la diplomatie ukrainienne dans un contexte de guerre. La conférence sera suivie d’un temps d’échanges.

Les braises de Patagonie

De Delphine GROUES.

Au cœur de la Patagonie, les destins croisés d’une femme médecin chilienne dans les années 1950 et d’un jeune Français en 1998. L’une brave le monde sauvage, les oppositions politiques, l’anéantissement des peuples premiers, l’autre part en quête de ses racines. L’histoire de deux âmes fortes éprises de liberté dans des contrées de l’extrême.

« Valentina était au bout du monde, là où les courants des océans s’affrontent, où les glaciers torpillent les roches… »
 
En Patagonie, Terre de Feu où la nature se déchire, s’entrelacent deux destins. D’un côté, celui de Valentina Silva, l’une des premières femmes médecin dans le Chili des années 1950, appelée à soigner les travailleurs des estancias alors que la répression politique gronde. De l’autre, celui de Luis Echerrin, un jeune Havrais, fils d’un disparu de la dictature de Pinochet et d’une exilée, qui part en 1998 à la recherche de ses racines, dans l’espoir de déchiffrer les silences de sa mère.
Valentina se confronte aux obstacles jalonnant la route d’une femme indépendante et aux méandres d’un amour naissant pour un inconnu. Luis s’initie à la culture des gauchos en retraçant peu à peu l’histoire de ses parents, avant de se découvrir lui-même.
Les glaciers de la Cordillère, les fjords et la pampa tantôt les perdent, tantôt les guident, tout en témoignant de l’anéantissement d’un peuple premier, les Kawésqars, dont la mystérieuse Tcefayek est l’une des dernières survivantes, et cet anéantissement préfigure un autre massacre, irrémédiable, celui de l’environnement.
Unies dans un même élan, les vies de Luis et Valentina composent une ode à la liberté dans une nature aussi sublime qu’impitoyable.

L’autre guerre

De Leïla GUERRIERO, traduit de l’espagnol par Maïra MUCHNIK.

Figure incontournable du journalisme narratif, Leila Guerriero part sur les traces des soldats argentins tombés lors de la guerre des Malouines et laissés à l’abandon sur ces terres perdues, sous une simple croix blanche anonyme. Trente ans après le conflit, elle suit le travail de l’Équipe d’anthropologie médico-légale de Buenos Aires, qui consiste à révéler « l’histoire que racontent les os », à faire parler les morts et apaiser les vivants, dans une quête de vérité intime et nationale essentielle. Par la grâce de son regard unique et d’une écriture aussi simple que terriblement émouvante, Leila Guerriero rend un hommage vibrant d’émotion à ces jeunes vies fauchées dans un conflit absurde.

West End

de José MORELLA, traduit de l’espagnol par Maira MUCHNIK.

Le narrateur enquête sur son grand-père, personnage autour duquel semble planer un lourd secret. De fait, atteint semble-t-il de maladie mentale (mais de laquelle, au juste ?), il a été interné à plusieurs reprises, à l’époque de Franco. Les traitements qu’il y a reçus n’ont permis que de l’abrutir. Parallèlement à cette enquête familiale intervient alors un autre niveau de lecture : l’histoire de la psychiatrie espagnole sous Franco. Une autre enquête en somme, passionnante, qui dénonce des abus (l’enfermement des femmes de Républicains, le commerce de leurs bébés volés etc.) et interroge donc profondément le sens et le rôle de l’institution psychiatrique, et par là-même le statut de ce qu’on appelle  » folie « .

Un autre personnage se dessine au fur et à mesure des pages: « l’île », où la famille du narrateur, s’est installée dans les années 1960. Et en particulier le quartier West End, quartier de la fête et de la débauche, des jeunes, des riches, des étrangers venus y perdre la tête. Autre histoire de folie?

Diverses strates, divers discours, diverses mémoires de l’histoire du pays, qui confèrent au roman une particulière richesse, accentuée encore par des registres de langues différents pour chaque  » lieu  » du récit. On est emporté, pris par la découverte de ces années sombres décrites de façon si vivante et émouvantes, sans pathos, mais avec une réelle empathie, par l’auteur.

Auteur reconnu dans son pays, Jose Morella, qui vit à Barcelone, est pour la première fois ici traduit en français.

Dictionnaire politique de l’Amérique latine 

Edition IHEAL. Sous la direction de Marie-Hélène SA VILAS BOAS, Hélène COMBES, Marie-Laure GEOFFRAY et Camille GOIRAND. Contributions de Kévin PARTHENAY et. al.

Que dit l’Amérique latine aux sciences sociales ? Ce dictionnaire présente, de manière synthétique, des notions et des concepts qui sont communément utilisés pour rendre compte du politique en Amérique latine. Ce faisant, il revisite des thématiques majeures des sciences humaines et sociales à l’aune de travaux peu connus en dehors des cercles latino-américanistes et pourtant fondamentaux pour la compréhension de certains débats actuels. Rédigées par une large palette d’autrices et d’auteurs qui ont en commun une fine connaissance de terrain, les notices montrent que les savoirs scientifiques produits dans et autour des « Suds » sont tout aussi généralistes que ceux produits dans et autour des pays du Nord ; et qu’ils revêtent une fécondité certaine pour penser le politique en général. Ce Dictionnaire politique de l’Amérique latine s’adresse aux étudiantes, aux enseignantes et chercheuses en sciences humaines et sociales et à tous les publics qui souhaitent saisir une large diversité d’approches dans une perspective comparative. Il est un outil qui nous aide à penser le politique et ses transformations les plus contemporaines, tant là-bas qu’ici ou ailleurs.