Publié le 09/01/2019 à 04:55 | Mis à jour le 09/01/2019 à 07:35


A 19 ans, Lola Menanteau est engagée depuis deux ans à Poitiers dans l’association féministe et LBGT, Volar. Pour 2019, elle voudrait une société plus inclusive.
Au débit de mitraillette, Lola Menanteau déroule un discours construit. Féministe et défenseuse de la cause LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres), à 19 ans, elle représente cette nouvelle génération de militant.es. Engagée. Nourrie des aspirations d’égalité défendues par des activistes très présent.es sur les réseaux sociaux.
“ Cette souffrance pourrait être évitée ”
Depuis 2 ans à Poitiers, elle tient la vice-présidence de Volar, une association de promotion du féminisme et de défense des droits et de la culture LGBT du campus latino-américain de Sciences Po. Après une dizaine d’années confinée à l’enceinte de l’établissement, Volar, qui tire ses origines en Amérique latine, a déposé ses statuts en avril pour « dépasser le cadre étudiant ».
Lola a profité de cette « liberté » offerte pour défendre cette cause « très personnelle ». « Il y en a qui n’ont pas l’espace de s’exprimer », regrette-t-elle. Pour ce faire, à partir du 18 février, Volar organise la « Queer week », une semaine de sensibilisation ouverte à tous, en plus d’actions ponctuelles pour « toucher les gens dans la rue ». La parole LBGT n’arrive toutefois pas au sein des écoles, regrette la militante : « On est toujours en train de se battre pour le faire. »
« A l’école, on ne parle pas assez des problématiques de genre, des stéréotypes, du consentement dans les relations amicales et sexuelles. L’éducation sexuelle reste extrêmement hétérocentrée. […] Comme on est plus jeune, ça leur donnerait l’espace pour s’exprimer, poser des questions. »
Dénoncer les stéréotypes de genre
Le discours de Lola Menanteau est moderne. Elle dénonce le rôle qu’à la « construction de la féminité et de la masculinité », selon certains standards, dans l’homophobie. Elle accuse la masculinité toxique : « Un garçon qui va se rendre compte qu’il aime les garçons et qui a été éduqué comme “ un vrai bonhomme ”, va avoir beaucoup plus de difficulté à s’accepter. Pour moi, cette souffrance pourrait être évitée. »
Pour les années à venir, l’étudiante « rêve d’une société très tolérante où la fluidité du genre permettrait vraiment d’accepter les gens pour ce qu’ils sont et indépendamment de leur sexe ».
Comparées aux générations précédentes, les « revendications sont beaucoup plus radicales ». Sciences Po reste « une bulle », « un espace privilégié », ce que déplore la militante. La réalité reste, elle, difficile pour les personnes LGBT, mais elle se veut optimiste : « Je pense que l’on n’est pas sur la mauvaise voie. »