Publié le 21/03/2019 à 04:55 | Mis à jour le 21/03/2019 à 04:55


Églantine Olivry, étudiante à Sciences Po Poitiers, mène un projet en Colombie pour promouvoir le rugby féminin. Et faire tomber les préjugés.
Tu n’as pas peur de prendre des épaules ? », « Est-ce que les filles plaquent aussi ? » Ces questions, Églantine Olivry, les a entendues quand elle s’est mise au rugby, il y a deux ans, grâce à l’association sportive de Sciences Po Poitiers. Malgré l’étonnement dans son entourage, elle a pris goût au ballon ovale.
« Le rugby féminin est en plein boom grâce au succès de l’équipe de France. Le nombre de licenciés augmente. Mais on a toujours des remarques… », regrette l’étudiante en troisième année sur le campus latino-américain. Depuis le mois de janvier, elle suit un stage à Bogota. Dans la capitale colombienne, elle a retrouvé Jade Vergnes, camarade de Sciences Po Paris, qu’elle a connue sur le terrain. En Amérique latine, Églantine Olivry a aussi retrouvé les préjugés qui entourent la pratique du rugby féminin. Elle a pu le constater quand elle a rencontré les joueuses de Ligue de Bogota.
S’émanciper grâce au sport
« Ce sont les meilleures joueuses de la capitale. Elles s’entraînent tous les jours, elles sont plus musclées que les autres femmes, elles ont les épaules carrées, et subissent des regards durs dans la rue », rapporte Églantine Olivry. Alors, pour « promouvoir le rugby féminin », vecteur d’émancipation, et pour « déconstruire les stéréotypes sur les femmes dans le sport en Colombie », Églantine Olivry et Jade Vergnes ont monté un projet à travers l’association Passe au large (*). L’objectif est « d’immerger les joueuses colombiennes dans la culture du rugby à la française ». Début juin, les 16 joueuses de la Ligue de Bogota se rendront à Paris à l’occasion du tournoi Paris 7S ; puis à Toulon pour assister à des tournois, des conférences et rencontrer des équipes locales. Les sportives participeront ensuite au Flanders open rugby à Bruxelles, « le plus grand tournoi de rugby à 10 du monde ». Le projet des deux étudiantes – qui coûte 20.000 € – est soutenu par l’Association sportive de Sciences Po et par plusieurs sponsors. Les étudiantes ont également lancé, au début du mois, un financement participatif sur le site Helloasso pour récolter 5.000 €.
(*) L’association Passe au large a été créée en 2017 par deux étudiantes de Sciences Po pour lutter contre les stéréotypes de genre dans le rugby en Argentine. > Financement participatif : le lien est disponible sur la page Facebook Passe au large. > Contact : eglantine.olivry@ sciencespo.fr