Pássaro permet à ses « gars » des activités de détente et de culture. Comme ici, hier après-midi, au musée Sainte-Croix.
© (Photo Pássaro)
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L’association Pássaro, créée il y a deux ans à Sciences Po Poitiers, organise en avril une conférence sur le rôle des associations dans l’accueil des réfugiés.
Faciliter l’intégration des personnes réfugiées en France, et particulièrement à Poitiers. C’est l’objectif de Pássaro, cette toute jeune association étudiante poitevine, née dans l’enceinte de Sciences Po. D’origine portugaise, le mot « pássaro » signifie oiseau. « L’oiseau représente la migration, le mouvement, le fait de quitter un endroit pour un autre, analyse Mélie Lages, étudiante en deuxième année et co-présidente de l’association depuis l’an dernier. Le nom avait été choisi par les fondateurs partis après la fin de leur formation. »
« On les appelle “ les gars ” »Tandis qu’il y a deux ans, l’association diversifiait ses actions en proposant cours de FLE (français langue étrangère), de l’intégration sociale, de l’accompagnement administratif et des activités de sensibilisation aux Poitevins, au fil du temps, les activités se sont réduites à deux principales activités : l’intégration sociale et la sensibilisation. « On s’est rendu compte que dans les autres domaines, beaucoup d’associations à Poitiers s’y connaissaient mieux que nous, explique l’étudiante, bénévole au Cimade et qui aimerait, plus tard, travailler sur la question migratoire en Europe. Alors, on a gardé ce qu’on sait faire le mieux : créer du lien, proposer des activités… »
Des sorties culturelles et sportivesUne à deux fois par mois, les vingt-cinq membres étudiants proposent des actions sportives à Blossac, des ateliers de cuisine et puis des repas. Hier après-midi, c’était sortie au musée. « On veille à ce que chaque proposition soit entendue. On va bientôt faire du théâtre ! » Quelque 25 personnes réfugiées sont destinataires de ces activités. « Nous, on les appelle “ les gars ”, parce qu’on n’aime pas utiliser les mots migrants ou réfugiés. »
En matière d’accueil, Poitiers possède un grand tissu associatif, en témoigne le réseau des États généraux de la migration (lire ci-contre), regroupant une vingtaine d’associations œuvrant dans le même sens. Pássaro en fait partie. Pour Mélie, il est important d’être rattaché à ce canal pour gagner un peu de visibilité : « On marche surtout au bouche-à-oreille. » Jusqu’à présent, c’est comme cela que l’association a attiré de nouveaux membres.
Vendredi 3 avril, elle passera à la vitesse supérieure en organisant sa première et unique conférence de l’année. Sur le thème du rôle des associations face au durcissement des politiques migratoires, elle conviera trois invités pour un débat : Catherine Withol de Wenden, directrice de recherche au CNRS et spécialiste des migrations internationales et européennes, sera de la partie, ainsi que Jean-Michel Clément, député de la Vienne, et Chantal Bernard, présidente de l’association Min’de rien.
« Dans l’idéal, on ne devrait pas avoir à faire tout cela si l’État faisait son travail de pays accueillant, conclut la jeune femme. Si les associations n’étaient pas là, davantage de personnes seraient livrées à elles-mêmes, n’auraient pas accès au logement et à l’alimentation. C’est un droit fondamental, qui, s’il n’est pas respecté, porte atteinte à la dignité humaine. L’administration française est également difficile à comprendre, d’abord pour les Français, mais imaginez pour quelqu’un qui ne parle pas la langue… »
« On les appelle “ les gars ” »Tandis qu’il y a deux ans, l’association diversifiait ses actions en proposant cours de FLE (français langue étrangère), de l’intégration sociale, de l’accompagnement administratif et des activités de sensibilisation aux Poitevins, au fil du temps, les activités se sont réduites à deux principales activités : l’intégration sociale et la sensibilisation. « On s’est rendu compte que dans les autres domaines, beaucoup d’associations à Poitiers s’y connaissaient mieux que nous, explique l’étudiante, bénévole au Cimade et qui aimerait, plus tard, travailler sur la question migratoire en Europe. Alors, on a gardé ce qu’on sait faire le mieux : créer du lien, proposer des activités… »
Des sorties culturelles et sportivesUne à deux fois par mois, les vingt-cinq membres étudiants proposent des actions sportives à Blossac, des ateliers de cuisine et puis des repas. Hier après-midi, c’était sortie au musée. « On veille à ce que chaque proposition soit entendue. On va bientôt faire du théâtre ! » Quelque 25 personnes réfugiées sont destinataires de ces activités. « Nous, on les appelle “ les gars ”, parce qu’on n’aime pas utiliser les mots migrants ou réfugiés. »
En matière d’accueil, Poitiers possède un grand tissu associatif, en témoigne le réseau des États généraux de la migration (lire ci-contre), regroupant une vingtaine d’associations œuvrant dans le même sens. Pássaro en fait partie. Pour Mélie, il est important d’être rattaché à ce canal pour gagner un peu de visibilité : « On marche surtout au bouche-à-oreille. » Jusqu’à présent, c’est comme cela que l’association a attiré de nouveaux membres.
Vendredi 3 avril, elle passera à la vitesse supérieure en organisant sa première et unique conférence de l’année. Sur le thème du rôle des associations face au durcissement des politiques migratoires, elle conviera trois invités pour un débat : Catherine Withol de Wenden, directrice de recherche au CNRS et spécialiste des migrations internationales et européennes, sera de la partie, ainsi que Jean-Michel Clément, député de la Vienne, et Chantal Bernard, présidente de l’association Min’de rien.
« Dans l’idéal, on ne devrait pas avoir à faire tout cela si l’État faisait son travail de pays accueillant, conclut la jeune femme. Si les associations n’étaient pas là, davantage de personnes seraient livrées à elles-mêmes, n’auraient pas accès au logement et à l’alimentation. C’est un droit fondamental, qui, s’il n’est pas respecté, porte atteinte à la dignité humaine. L’administration française est également difficile à comprendre, d’abord pour les Français, mais imaginez pour quelqu’un qui ne parle pas la langue… »
Nouvelle République | Depuis Sciences Po Poitiers, l’intégration des réfugiés s’organise