Nouvelle République | “ Ne pas réduire le talent à la performance scolaire ”

Publié le 06/09/2019 à 04:56 | Mis à jour le 06/09/2019 à 04:56

Le directeur de Sciences Po Paris, Frédéric Mion, au milieu des premières années du campus de Poitiers. © (Photo Augustin Audouin)

Présent pour la rentrée du campus de Poitiers, le directeur de Sciences Po, Frédéric Mion, est revenu sur les récentes réformes et l’ouverture sociale visée.

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Julia Rennó, 19 ans, Franco-Brésilienne

Julia Rennó, 19 ans, Franco-Brésilienne

“Bon, mes parents, ils se sont connus pendant un festival de photographie à Sao Joao del Rey, à Minas Gerais au Brésil à la fin des années 80, et, dans la même année, un petit peu plus tard, ils se sont rencontrés à Rio de Janeiro et ils ont commencé à sortir ensemble. Ils sont restés ensemble un peu plus de 10 ans, mais c’était en gros jusqu’à ce que je sois née.

Ma mère, elle vient d’une famille traditionnelle de Minas Gerais, [avec] beaucoup de frères… Et elle a déjà ‘traversé une grande barrière’ quand elle a voulu être artiste dans un milieu avec tant d’hommes ingénieurs dans la famille.

Mais le plus intéressant je trouve que c’est l’histoire de mon père. La famille de mon vrai grand-père est venue en France en fuyant de la Révolution Bolchevique, en Russie, et ils étaient d’origine juive. Après, mon grand-père a rencontré ma grand-mère en France, elle était catholique, et les deux ont commencé à sortir ensemble. Ils ont eu mon père hors mariage et donc mon arrière-grand-père a envoyé ma grande-mère au Brésil, parce que c’était une manière de séparer les deux. Donc, elle a commencé à travailler dans une librairie française à Sao Paulo et elle a rencontré mon grand-père adoptif, qui s’appelle Marcelo Guimaraes et qui était au Parti Communiste du Brésil. Alors, il a reconnu mon père comme son fils au Brésil et l’a enregistré juridiquement comme tel et après Marcelo et ma grande-mère ont fini par avoir un fils ensemble.

La vie de mon père a été donc un peu difficile, notamment lors de son enfance. Car, pendant la dictature au Brésil, Marcelo voyageait beaucoup, il s’est même par moments vivement disputé avec mon père quand il n’a pas voulu aller en Yougoslavie pour ses études et pour apprendre le ‘vrai communisme’. Après, mon père a passé plusieurs années de son enfance au Pérou, parce que ma grand-mère a travaillé à l’Ambassade française là-bas et puis il a décidé de retourner au Brésil pour faire ses études à Rio. Mon grand-père adoptif du côté de mon père a fini par mourir dans les années 90 à Cuba, et ma mère a dû apporter son certificat de décès au Brésil quand elle est allée à une Biennale d’art là-bas. Mon père a découvert toute cette histoire quand il avait plus de 40 ans, juste après que je sois née. C’était sa tante, la soeur de ma grand-mère, qui est tombée malade et lui a raconté… elle a dit qu’elle ne pouvait être enterrée avec ce secret.

(…) J’ai toujours aimé, je pense, être franco-brésilienne, ça ne m’a jamais causé aucun conflit d’identité. Et je trouve que plus que je commence à chercher l’histoire de mes deux familles, plus je trouve toute cette situation marrante, encore plus parce que la famille de ma mère est, en vérité, un mélange des portugais avec des immigrants de la Russie. Mais, en même temps que je trouve ça marrant, ça reste aussi très enrichissant… Je vois beaucoup de ces traits, principalement physiques, quand je regarde mon père… et je ne sais pas si je saurais me définir culturellement, je pense que je m’identifie plus avec le Brésil, car j’ai passé toute mon enfance là-bas. Je trouve que depuis que je suis arrivée en France, il y a eu quelques choses amusantes quant à ça : en même temps que j’ai découvert une ‘françaisité’ dont je ne me rendais pas compte, je me suis connecté et j’ai embrassé ma ‘brésilité’ en raison d’être loin, et j’ai découvert une ‘latino-américainité’ que je ne voyais pas avant… Mais je trouve que c’est cool de savoir que je suis un mélange de tant de choses, tant de pays.

Cela est un peu de mon histoire et c’est la raison par laquelle je m’appelle Julia Renno Guimaraes et non Julia Renno Godzikowski, que serait le nom de mon vrai grand-père russe et français, je ne sais pas trop comment le dire… [rire]”

 

Julia Rennó, 19 anos, Franco-Brasileira

“Bom, os meus pais, eles se conheceram em um festival de fotografia em São João Del Rey, em Minas Gerais no Brasil no final dos anos 80, e no mesmo ano, um pouquinho mais tarde, eles se reencontraram no Rio de Janeiro e começaram a namorar. Eles ficaram juntos um pouco mais de 10 anos, mas foi basicamente até eu nascer.

Minha mãe vem basicamente de uma família tradicional mineira, muitos irmãos… E ela já rompeu uma barreira grande quando ela quis virar artista no meio de tantos homens engenheiros na família.

Mas o mais interessante acho da minha história é a história do meu pai. A família do meu avô verdadeiro veio pra França fugindo da Revolução Bolchevique, na Rússia, e eles eram de origem judia. Aí, o meu avô conheceu a minha avó na França, que era católica, e eles começaram a namorar. Eles tiveram meu pai fora do casamento e aí meu bisavô mandou minha avó pro Brasil, porque era uma forma de separar os dois. Nisso ela começou a trabalhar em uma livraria francesa em São Paulo e ela conheceu o meu avô adotivo que se chama Marcelo Guimarães, que era do Partido Comunista no Brasil. Então ele reconheceu meu pai como filho dele no Brasil, registrou ele e depois eles, o Marcelo e a minha avó, acabaram tendo um filho juntos.

A vida do meu pai acabou sendo um pouco difícil, principalmente a infância. Porque durante a ditadura no Brasil o Marcelo viajava muito, ele inclusive brigou bastante com meu pai quando ele não quis ir pra Iugoslávia fazer faculdade e aprender sobre o « verdadeiro comunismo ». Meu pai passou muitos anos da infância dele morando no Peru, porque minha avó trabalhou na embaixada francesa de lá e depois ele decidiu voltar pro Brasil pra fazer faculdade, no Rio. Meu avô adotivo por parte de pai acabou morrendo nos anos 90 exilado em Cuba e foi inclusive minha mãe que teve que trazer o atestado de óbito dele pro Brasil quando ela foi fazer uma Bienal de arte lá. Meu pai descobriu essa história toda quando ele tinha mais de 40 anos, eu tinha acabado de nascer. Foi a tia dele, irmã da minha avó, que ficou doente e contou… disse que não podia ser enterrada com esse segredo.

(…) Eu sempre gostei, eu acho, de ser franco-brasileira, acho que isso nunca me deu nenhum conflito de identidade. E eu acho que quanto mais eu começo a pesquisar sobre a história das minhas duas famílias, mais eu acho essa situação toda engraçada, inclusive porque a família da minha mãe é na verdade uma mistura de portugueses com imigrantes da Prússia. Mas ao mesmo tempo que eu acho isso engraçado, não deixa de ser muito enriquecedor… Eu vejo muito esses traços, principalmente físicos, quando eu olho pro meu pai… eu não sei se eu saberia me definir culturalmente, acho que eu me identifico mais com o Brasil porque passei toda a minha infância lá. Acho que desde que eu cheguei na França aconteceram algumas coisas engraçadas nesse sentido: ao mesmo tempo eu descobri uma « francesidade » que eu não percebia que tinha, me conectei e abracei mais a minha « brasilidade » por estar longe, e descobri uma « latino-americanidade » que eu não enxergava antes… mas acho que o mais legal é saber que eu sou uma mistura de tanta coisa, tanto país.

Essa é um pouco da minha história e é por isso que eu me chamo Julia Renno Guimaraes, e não Julia Rennó Gotkovsky, que seria o sobrenome do meu avô verdadeiro russo e francês, não sei direito [risada] (…)”

Nationalités représentées par la procédure internationale pour la rentrée 2019

Félicitations à tous les admis par la Procédure Internationale ! Des candidats provenant de 39 pays différents, le campus euro-latino-américain de Sciences Po à Poitiers accueillera à la rentrée prochaine 20 nationalités au sein de sa nouvelle promotion de première année 2019-2020 ! La majorité des pays d’Amérique latine sont présents. Quant à l’Espagne, elle est toujours fortement représentée !
A suivre …!

Les politiques de crise en Amérique latine

Lundi 27 mai 2019, 23 rue Jean-Jaurès, amphithéâtre Gabriela Mistral de 18h00 – 20h00

Conférence / Débat en présence d’Olivier Dabène, professeur des Universités à Sciences Po et président de l’OPALC et Kevin Parthenay, directeur adjoint du campus Euro-latino-américain de Sciences Po et chercheur associé à l’OPALC

Attention places limitées, Inscription sur https://poitierspresente.fr/inscription-evenement/

Conférence « Parler est une affaire de séduction »

Vendredi 3 mai à 18h, amphithéâtre Ruben Dario, Sciences Po, 23 rue Jean Jaurès, 86000 POITIERS

En présence de Christine GOJOSSO, avocate, et Maya HALLAY, vocologiste

Entrée Libre

 

Journée sportive SolidaRed et ASI

Cette journée d’initiations au taekwondo et au handball aura lieu le samedi 4 mai de 14h à 18h au Gymnase des Ecossais, 2 Rue des Écossais, 86000 Poitiers

Le tarif est de 4 euros et l’argent collecté sera destiné à l’association la escuelita de los llanos située au Venezuela.

Participation de Anne Caroline Graffe, Taekwondise française,  Championne du monde à Gyeonju en 2011 et vice-championne olympique à Londres en 2012.

et de  Daouda Karaboue, ancien handballeur de l’Equipe de France, double champion olympique, double champion du monde et double champion d’Europe.