Grèves, débrayages, pétitions, manifestations, blocages… La lutte contre la réforme des retraites dure et la possibilité d’un compromis semble toujours aussi difficile à envisager. Au milieu des débats, alors que l’on négocie l’âge du départ à la retraite ou le montant des pensions, il serait aussi intéressant de questionner la place-même du travail dans nos sociétés. Dans l’imaginaire collectif, le travail serait le moyen d’assurer sa subsistance et son bien-être, de contribuer à la prospérité de la société, voire d’aider ceux qui ne peuvent subvenir à leurs besoins. Et pourtant, dans les faits, le travail est bien souvent synonyme d’exploitation, de souffrance, de précarité, de surmenage ou d’ennui. Pourquoi alors continuer à tant travailler ?
Passer sa vie à la gagner, pouvoir consommer toujours plus, drôle d’idéal ! Aujourd’hui, on nous apprend à exister uniquement par ce que l’on produit, on nous vend la productivité, la rentabilité, la compétitivité… Et gare à ceux qui ne produisent pas. Il suffit de voir le mépris dont sont victimes les chômeurs ! A l’école, ce sont de futurs travailleurs toujours plus productifs que l’on façonne et on en oublie presque l’objectif de forger des citoyens épanouis, informés et critiques sur le monde. Dire qu’avant même de nous demander ce que nous avons envie d’étudier, on nous demande quels sont les « débouchés »… Pourtant, à l’heure où notre système économique productiviste menace toutes les espèces de la planète et notre propre survie, ne serait-il pas temps de travailler moins ?
Travailler moins pour s’épanouir autrement, prendre le temps de vivre avec ses proches, faire du sport, aider les autres, se reconnecter à la nature, à l’art, à la spiritualité, réduire le chômage, laisser la place aux jeunes et vieillir en paix ? Ne serait-il pas temps de travailler mieux ? De questionner l’utilité de ce que nous produisons et l’impact de nos activités sur l’environnement ? Parce que la démocratie devrait servir à débattre ensemble des fondements de nos sociétés et non être une façade pour ceux qui ne protègent que l’intérêt d’un petit nombre, je défends l’idée selon laquelle le travail n’est ni une valeur ni ce qui nous définit en tant qu’individus. C’est un moyen et non une fin en soi. C’est à nous de décider à quoi il doit servir, ainsi que la place qu’il doit prendre dans nos vies.
CV EXPRESS
Solène Valette. 20 ans.
Étudiante en sciences politiques, militante écolo engagée chez Youth For Climate et étudiante relais prévention pour le service de
santé universitaire de Poitiers.
J’AIME : la sociologie, le scoutisme, les voyages sac sur le dos, les manifs, la solidarité, la bienveillance et rencontrer de nouvelles personnes.
J’AIME PAS : le sexisme, la violence, les inégalités, les multinationales, le greenwashing et le sport.